Au Moyen-Orient, l’eau devient plus importante que le pétrole. Du coup, de vilaines multinationales trament des complots politico financiers pour obtenir le contrôle de la flotte. Heureusement, il y a Terra Nostra Organisation (TNO), ONG de défense de l’environnement qui possède des collaborateurs musclés, près à en découdre avec les affreux capitalistes.
Le scénario n’est pas trop vilain. Il est même bien documenté et à le mérite de parler d’un problème capital : les ressources en eau. On excusera les personnages caricaturaux et l’on passera sur le dessin, efficace et propre.
Là ou TNO se distingue de la masse des BD, là où elle brille si fort qu’elle éclipse toutes les autres, c’est dans la qualité pitoyable de ses dialogues. Elle parvient même à faire oublier le terrible Temps des Loups.
Une unité d’élite de l’armée débarque et balaie un camp à la mitrailleuse et au lance-roquette. L’un d’eux, probablement le chef, saute de sa jeep en criant « Allez ! On y va et on nettoie !! Fissa… » Fissa ? Comme c’est joli… C’est tellement joli qu’on le retrouve toutes les 4 pages. Mais qui parle comme ça ? Ensuite, le massacre terminé, le soldat remonte sa voiture et annonce « On calte… » On quoi ? On se croirait dans Touchez pas au Grisbi de Simonin, un roman écrit en 53, avec un lexique à la fin.
La Phrase qui tue, elle est pour Yan, le héros. Les deux jeunes filles dont lui et son meilleur ami doivent assurer la protection marchent dans la rue. Des types avec des lunettes noires et des poignards se jettent sur elles et les forcent à monter dans des 4x4 noirs aux vitres teintés. Yan est trop loin pour agir, il court mais moins vite qu’une voiture. Alors il s’arrête, regarde le ciel avec rage et impuissance, et il dit : « ‘Fait chier ! Elles ont été kidnappées… » Et là, le lecteur se demande si le héros est idiot et vient juste de comprendre, ou alors si c’est lui qu’on prend pour idiot, au point qu’on lui précise que quand des jolies jeunes femmes sont jetées de forces dans des grosses voitures par des vilains avec des lunettes noires et des couteaux, c’est qu’elles ont été kidnappées…
M. F.
TNO ; de Bartoll et Bonnet ; éditions Glénat.
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