Jean souffre d’une éducation trop stricte, imposée par une mère étouffante. Jusqu’au jour où son père découvre le carnet de dessin du jeune homme. Ils partent alors tous les deux dans les rues du Paris du XVIIe, en plein cœur de la nuit, pour une destination secrète. Pour Jean, c’est le début d’une vie nouvelle qui lui fera rencontrer un marquis excentrique et voyager jusqu’en Afrique.
Le récit commence très fort. Il vous prend, vous intrigue, vous entraîne dans un univers sombre et drôle. Les personnages sont bien charpentés, l’histoire profonde, et le dessin de Tronchet permet à l’album de se démarquer encore plus du gros de la production.
Le peuple des endormis est l’adaptation d’un roman de Frédéric Richaud, et c’est de là que vient la force, mais aussi la faiblesse de ce premier tome. Le roman donne à la BD une profondeur, un univers riche dans lequel le lecteur prend plaisir à se plonger. Derrière les cases, on perçoit un imaginaire riche et une belle histoire. Mais le roman peut se permettre de prendre son temps, de digresser, de faire progresser le récit dans n’importe quelle direction. Pas la BD. Au fur et à mesure de la lecture on ressent un manque de construction, des petits hors sujets sûrement savoureux dans le roman mais qui passent mal en BD. Il y a un côté « littéraire » pas toujours bien intégré et parfois difficile à digérer.
Le peuple des endormis est une belle épopée, riche, au style graphique original et juste. Espérons que la suite développera l’histoire et l’univers avec maîtrise.
M. F.
Le peuple des endormis ; scénario Frédérique Richaud ; dessin Didier Tronchet ; collection aire libre des éditions Dupuis.
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