Une femme, brune, magnifique, se rend seule à Berlin Est. Elle rencontre un vieux fonctionnaire, un retraité qui coule des jours paisibles dans une petite maison près d’un lac. Il lui remet une enveloppe que Léna apprend par cœur avant de la détruire. Commence alors un long voyage direction le sud, à travers l’Europe Orientale. A chaque étape elle rencontre de mystérieux interlocuteurs et leur remet un petit paquet. Au fil du chemin de la belle Léna, page après page, on sent les fils d’un complot se nouer. On perçoit aussi la noirceur d’un passé qu’elle veut oublier.
Le long voyage de Léna… Le titre annonce la rythme ! Le récit est long et lent, comme le voyage. Mais ce qui aurait pu être une faiblesse, une brèche pour l’ennui ou l’endormissement, se révèle être un vrai plaisir. Délicieux et riche.
Riche, car cette BD contient une foule de petits choses qui s’additionnent pour former un tout très réussi. Il y a ce complot qui prend forme, ce stratagème mystérieux, ces mille précautions et ces ruses d’espion. Il y a cette femme sensuelle et pourtant si sombre, si triste parfois. Il y a son passé qui la suit et qui lui pèse. Il y a aussi ces paysages magnifiques et variés, très précis et documentés, qui font que le lecteur voyage aussi. Un beau voyage...
M. F.
Le long voyage de Léna ; scénario de Christin et dessin de Juillard ; édition Dargaud.
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